Cette plante couverte de poils urticants, de la famille des Urticacées, trop souvent encore considérée comme une “mauvaise herbe”, a pourtant été consommée de tout temps en Europe occidentale.

 

Son utilisation concerne de nombreux domaines : horticole en tant qu’engrais, artisanal pour ses fibres dans la fabrication de tissus et cordages, culinaires et médicinal comme nous allons le voir.

On la trouve un peu partout, dans les lieux au sol riche en azote, en pleine nature ou proche des habitations, dans les fossés ou les jardins.

L’ortie, de son nom latin Urtica dioica, peut être utilisée dans son entier : ses feuilles, ses tiges, ses graines, ses racines.

C’est une des plantes terrestres la plus riche en chlorophylle et donc l’une des plus riches en éléments nutritifs : 40% de son poids sec en protéines complètes, 6 à 7 fois plus riche en vitamine C que l’orange, également particulièrement riche en vitamines A et E, en sels minéraux (calcium, magnésium, phosphore, potassium et fer) et en oligo-éléments. Ce qui en fait une plante reminéralisante par excellence.

C’est la plante sauvage la plus consommée, et aussi très facile à trouver !

Elle se récolte de Mars à Novembre, toujours avant sa floraison qui rend ses feuilles plus amères.

Les feuilles d’ortie fraîches se conservent une semaine au réfrigérateur et bien plus longtemps une fois hâchées et recouvertes d’huile. On peut bien-sûr faire sécher ses feuilles dans un endroit bien aéré et à l’abris de la lumière, ou au déshydrateur. On peut alors les conserver une année.

Comme toutes les plantes sauvages, il est recommandé de les prélever dans un endroit exempt de pollution, et de rincer précautionneusement sa récolte dans deux eaux claires et une troisième eau vinaigrée.

En cuisine, on récolte les jeunes pousses printanières et automnales, ou les 6 dernières feuilles qui sont les plus tendres.

Crus ou cuite, l’ortie se prête à de nombreuses recettes : crue et finement hachée en salade, pestos… Cuite en soupe, tartes, quiches, cakes… Et bien-sûr en infusion. Dans ce cas, on utilise les feuilles et sommités fleuries pour leurs propriétés anti-inflammatoires et diurétiques (utiles en cas de rhumatismes, arthrose, également acné, eczéma…), et aussi pour leurs propriétés immunomodulantes (en cas de rhinites allergiques par exemple), à raison de 2 à 3 tasses par jour (1 cuillère à soupe de plante sèche pour 20 cl d’eau).

 

Une plante, trois recettes…

  • Tapenade d’ortie : 40 g  de feuilles fraîches lavées, 60 g d’amandes ou autres oléagineux, 1 gousse d’ail, une petite tasse de fromage frais, sel et poivre selon son goût, quelques gouttes de jus de citron. Hâcher finement les feuilles pour ôter leur pouvoir urticant. Mixer les oléagineux et ajouter les autres ingrédients. Mélanger et déguster sur des toasts…
  • Soupe d’ortie : 500 g de pommes de terre, une vingtaine de feuilles d’ortie fraîches, 75 cl d’eau, sel, poivre et curcuma à votre convenance. Cuire les pommes de terre dans l’eau salée environ 30 minutes. Ajouter l’ortie 5 minutes avant la fin de cuisson. Mixer le tout et ajouter une cuillère à soupe de crème fraîche ou de soja dans l’assiette (facultatif)
  • Cake aux orties : 100 g d’orties, 100 g de farine, 3 gros oeufs, 50 g d’olives dénoyautées, 50 g de poivrons ou de tomates séchées, 10 cl de lait de riz, 4 cuillères à soupe d’huile d’olive, 150 g de gruyère râpé, 1 cuillère à café rase de bicarbonate, sel et poivre. Laver et hâcher les orties. Couper les poivrons ou tomates séchées en morceaux plus ou moins gros,. Dans un saladier, mélanger les oeufs, la farine et le bicarbonate. Ajouter progressivement le lait et l’huile. Incorporer le gruyère râpé; les orties hâchées, les olives et les poivrons ou tomates séchées, le sel et poivre. Verser dans un moule à cake et cuire dans le four préchauffé 40 à 45 minutes à 180°.

Et pour finir, déguster une bonne tisane d’ortie et de menthe poivrée ou verveine citronnée (pour le goût !)…

Bon appétit !